14e édition d’Oxyjeunes: focus sur les droits des enfants et Covid-19

La 14e édition d’Oxyjeunes, dont les travaux ont été lancés, ce 28 septembre 2020, se tient, dans la capitale des Balazan, dans un contexte difficile où plus d’un million d’enfants risquent d’être confrontés à des problèmes de protection cette année, soit deux fois plus que l’année dernière. Cette situation est aggravée également par la pandémie de la Covid-19.

« COVID-19 et Droits de l’Enfant : Quelle contribution des enfants à la promotion de l’éducation, de la santé, de la protection et de la nutrition en situation de pandémie ? ». C’est le thème de la 14e édition d’Oxyjeunes soutenue par l’UNICEF en collaboration avec des organisations intervenant dans la protection des droits des enfants et des partenaires nationaux. Elle regroupe pendant une semaine à Ségou des enfants venus de toutes les régions du Mali.
La tenue des assisses d’Oxyjeunes offre l’occasion aux différents acteurs en charge de la promotion des droits de l’enfant, d’avoir un cadre pour susciter l’intérêt des décideurs et du public en faveur de la mobilisation de ressources de qualité pour mieux répondre à la pandémie de COVID-19 au Mali. L’édition 2020 d’Oxyjeunes s’inscrit donc dans le cadre de la contribution des enfants à la promotion de l’Éducation, de la Santé, de la Protection et de la Nutrition en situation de pandémie de COVID-19.
S’exprimant à l’ouverture des travaux de la présente édition à l’hôtel Mivera, Ismael MAIGA, représentant de la directrice régionale de l’UNICEF, a affirmé que la pandémie de la Covid-19, outre ses conséquences économiques et sanitaires, a porté un coup aux droits des enfants. Les restrictions imposées pour freiner la propagation de la pandémie ont facilité l’explosion des cas de violation des droits des enfants. Tous ont été privés de leur droit fondamental à l’éducation avec la fermeture des écoles ; celle-ci a également entrainé une hausse du travail des enfants, des abus sexuels, les grossesses chez les adolescentes, a déploré Ismael MAIGA.
Une situation inquiétante pour M. MAIGA qui alerte : « Si nous ne continuons pas à agir, cette crise sanitaire risque de se transformer en une crise des droits de l’enfant ». À cet effet, il appelle l’ensemble des acteurs à une synergie d’actions pour préserver la santé, la sécurité des millions de filles et garçons. Et sans mesure concrète, selon la projection de l’UNICEF, plus d’un million d’enfants maliens seront privés de protection cette année, soit deux fois plus que l’année dernière.
De son côté, le président du parlement des enfants, Chérif Haidara, a précisé que les enfants sont victimes d’exploitation sexuelle ou économique, de trafic, de mariage d’enfants. Beaucoup d’entre eux ont été séparés de leur famille pour être recrutés de force dans les rangs des groupes armés, s’est-il indigné.
« Seulement en mars, 228 incidents de violations graves contre des enfants ont été provisoirement signalés pour 2020 », a-t-il affirmé, tout en ajoutant que plus de 137 000 enfants actuellement ont été déplacés de leur terroir. La région de Ségou qui a abrité cette 14e édition d’Oxyjeune enregistre 420 personnes majoritairement des femmes et des enfants.
Un tableau funeste dont la situation a été aggravée par les conséquences de la Covid-19. Tous les enfants en ont été victimes, mais elles sont particulièrement désastreuses pour ceux vivant dans les rues ou qui ont fui les zones de conflits, a indiqué Chérif Haidara qui appelle à associer les enfants dans le combat contre cette pandémie. Leur marginalisation ne sera pas bénéfique pour l’atteinte des objectifs.

« Les enfants, qui composent plus de 50 % de la population du Mali, sont les futurs acteurs clés du développement du Mali et peuvent jouer un rôle critique dans la lutte contre la COVID 19. Ils ont aussi le droit d’être informés et de participer à la promotion de leurs propres droits : entre autres, le droit à la survie et au développement, le droit à une éducation de qualité, le droit à un environnement sain et protecteur, etc. », a interpellé le président Haidara.
Dans son speech, il a profité pour présenter un bilan sommaire des années d’éditions d’Oxyjeunes. Grâce à l’initiative, de nombreux enfants ont été outillés sur leurs droits, les techniques sur les genres journalistiques, les conséquences des pratiques traditionnelles néfastes. L’espace a aussi permis aux enfants de s’approprier des médias, l’outil efficace de sensibilisation, d’information et de plaidoyers.
En plus d’être une occasion de découvrir la Cité des Balazan, le séjour est mis à profit pour apprendre aux enfants leurs droits essentiels. De même, ils sont formés aux fondamentaux des techniques journalistiques, à la photographie, à la peinture, aux chants. Des moyens d’expression et de revendications pour ces enfants en vue d’avoir voix au chapitre dans un pays où la violation de leurs droits est en hausse.

Par Sikou BAH

Info-Matin

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